INTERVIEW 🎙️ Fille d’exilés, militante des droits humains, médecin du travail, médecin généraliste, Mireille Becchio, est en retraite active. Dominique Mourlane l’a reçue dernièrement au Relais de Poche pour parler de son ouvrage « Auzat, Péchiney : le rêve éveillé ».
Bonjour Mireille BECCHIO. Votre livre nous replonge dans les années 60 – 70 et est de fait un récit sociologique et prophylactique de l’Ariège montagnarde. On sent qu’il y est beaucoup question de votre parcours de vie qui se mêle étroitement à cette partie du territoire. Comment avez-vous fait la part des choses ?
La lecture, les livres, ont une part belle dans votre ouvrage, on perçoit que cet un élément fondateur pour vous, les pages sont parsemées d’anecdote autour d’auteurs de livres, de libraires. Racontez-nous votre passion.
Votre description de Péchiney prend deux visages : d’un côté vous condamnez l’entreprise pour sa pollution environnementale et des populations, mais vous montre également le fait que cette entreprise a été un ascenseur social pour les gens de la vallée mais aussi et surtout des travailleurs venus de toute l’Europe et même plus loin. Pouvez-vous développer cette dichotomie ?
A travers votre parcours professionnel, votre parcours de vie, de militante, vous tentez de nous délivrer un message dans ce livre. Pouvez vous le préciser au public qui vous écoute sur Azinat ?
« Auzat, Péchiney : le rêve éveillé » – Editions le Lys Bleu
« C’est toujours Marie, ma mémé, qui m’a montré les zones de montagne “brulées” par les fumées de Péchiney. Charriées par les vents, leurs dégâts se voyaient très bien en regardant la montagne, à gauche de la vierge, statue plantée au-dessus d’Auzat sur le versant face à l’usine. Ces mêmes vents qui respectaient la zone des “villas” des cadres, entourées de jardins moins abîmés par les fumées de l’usine. »
Par Dominique Mourlane,
libraire au Relais de Poche à Verniolle
Pechiney a malheureusement fait indirectement disparaître le bleu d’Auzat, fromage de vache à pâte persillée, cité dans son dictionnaire par l’un des plus grand gastronomes , en l’occurrence Curnonsky, les vaches ayant été rendues malades par le fluor contenu dans les fumées de l’usine . Du temps de Pechiney, il n’y avait plus de bétail permanent dans la vallée. . Il n’y avait presque plus de châtaigniers . Et que dire de dépôts de scories à Massada, en bordure du Vicdessos … sols et rivière pollués ! L’ascenseur social n’était malheureusement pas respectueux de la nature et des hommes .. 🥲🥲🥲