COMMUNIQUE – Une grande manifestation s’est déroulée ce 1er juillet, aux Gravières de la vallée de la basse Ariège, organisé par Extinction Rebellion. Ce rassemblement a été organisé dans le cadre de la Rébellion Nationale de Printemps intitulée « L’eau Rage Gronde », dont les principales revendications étaient de déclarer l’état d’urgence hydrique et de s’opposer au projet local d’extension de gravières installées sur la nappe phréatique de l’Ariège.
La « Manif’action » a rassemblé environ 500 manifestant.es qui ont participé.es à une grande action de désobéissance civile, artistique et humoristique.
« La ressource en eau en Occitanie est mise en péril par l’exploitation abusive de gravières sur une de ses plus importantes nappes phréatiques. Actuellement exploitées sur 240 ha, le Schéma Régional des Carrières d’Occitanie prévoit d’entériner en 2023 leur extension sur 850 ha supplémentaires.
Toute l’Occitanie était donc conviée en Ariège alors que d’autres actions, également portées par Extinction Rebellion, se déroulaient simultanément à Paris, Lyon et Angers afin d’alerter la population et les pouvoirs publics sur la préservation et le partage juste et équitable des ressources en eau ainsi que sur les moyens de s’adapter aux sécheresses causées par le réchauffement climatique.
Vendredi 30 juin :
Le rendez-vous, dont le lieu fut dévoilé seulement la veille afin d’assurer la tranquillité de l’installation du camp, débutait dès le vendredi après-midi dans la commune de Bonnac, sur un terrain privé mis à disposition par une sympathisante d’Extinction Rebellion. S’y trouvait un camping, un grand chapiteau pour les concerts, un bar, une cantine à prix libre, un pôle médical, un pôle contre les violences sexistes et sexuelles ainsi qu’un groupe dédié à l’écoute active et au soutien psychologique.
Samedi 1er juillet :
Le lendemain, dès 10h, un briefing était organisé pour préparer les manifestant.es à l’action de la journée, pendant que ces dernièr.es revêtaient des combinaisons de peinture blanche, le dress–code du jour, en clin d’oeil au collectif allemand Ende Gelande également en lutte contre l’extractivisme industriel.
Simultanément, un autre rassemblement de manifestant.es se constituait un peu plus bas, dans le centre de la commune du Vernet, afin de garantir au cortège l’accès au seul pont traversant la rivière de l’Ariège, anticipant ainsi toute manoeuvre de blocage de la part de la gendarmerie. C’est un peu après 11h que le cortège s’est élancé du camp avec à sa tête un tracteur et des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Sous les gravières, l’eau rage », « Grave hier, pire demain » ou encore « Extraction Rebellion ». Une fois le pont franchi sans encombre et tout le monde rassemblé en un seul cortège, c’est une marche de plusieurs kilomètres qui débutent pour les activistes. Destination : une des gravières fraîchement creusée par Midi Pyrénées Granulats, filière du groupe Lafarge. Seule une voiture et une paire de motards de la gendarmerie encadraient alors le cortège.
Une fois arrivé aux abords de la gravière cible, un pan de la clôture s’est spontanément abaissé, permettant à environ 300 personnes de pénétrer à l’intérieur de la carrière sous les applaudissements du reste du cortège resté en arrière pour protéger la sortie. Des canots ainsi qu’une excavatrice en bois ont été mis à l’eau et amené au centre du bassin à coup de pagaie, en référence au nom choisi pour cette action « La Gravière S’amuse ». Dans le même temps, d’autres activistes sont monté.es sur les vraies excavatrices pour les redécorer de grandes banderoles déclarant « Qui sème le béton aura bientôt la dalle » ou encore « Eau Secours ». Après environ 45 minutes d’occupation du site et le passage à basse altitude d’un hélicoptère de la gendarmerie, l’ensemble des militant.es sont ensuite ressorti.es et se sont remis.es en route vers le camp de base pour profiter d’un repas bien mérité et d’une soirée de concerts.
Dimanche 2 juillet :
Après une nuit de musique et de célébration sur le camp, la journée du dimanche était dédiée à une table ronde avec la participation des associations et collectifs suivants : l’APROVA, le CHABOT, le CEA, la Confédération Paysanne, l’ATECOPOL de Toulouse, Extinction Rebellion ainsi qu’un chercheur en histoire moderne et contemporaine. Il s’est déroulé deux heures de discussion au sujet de la notion d’urgence hydrique ainsi que sur les stratégies et tactiques de lutte face aux violences policières, à l’autoritarisme grandissant de l’État et à la puissance des industries destructrices de l’environnement. À ce moment là, une intervention d’un membre du public a rappelé, à juste titre, l’importance de la prise en compte de la lutte des classes au sein du mouvement écologiste.
Ainsi s’est clôturé cette mobilisation, qui fut d’une ampleur sans précédent ici en Ariège sur le thème de l’eau et des gravières, et qui était également la première action de cette envergure organisée par le groupe local Ariégeois d’Extinction Rebellion. L’action de désobéissance qui s’est déroulée comme prévue et sans le moindre incident a été positivement marqué par l’absence quasitotale de forces de police.
Les revendications d’Extinction Rebellion sont donc de faire déclarer l’état d’urgence hydrique aux communes et entités locales afin de les contraindre à préserver les nappes phréatiques, d’y interdire toute industrie d’extraction et de rendre les terres agricoles à des cultures peu gourmandes en eau et sans produits polluants. »
Communiqué de presse de Extinction Rebellion