Cormac McCarthy, un des plus singulier écrivain moderne, vient à 90 ans nous offrir son dernier roman : « le passager »
McCarthy âgé de 90 ans a une vie singulière, que vous pourrez découvrir à loisir sur Wikipédia, mais ce qui est certain c’est que ce dernier livre est l’histoire, en partie, de sa vie. Il y est question de sa famille et de Knoxville lieu de leur résidence, et de la solitude de McCarthy qui semble l’avoir occupé une grande part de sa vie.
Je ne sais s’il a fait des études scientifiques, mais dans cet ouvrage de larges pans sont ouverts aux sciences, physique ou mathématique et il y convoque nombre de chercheurs ou théoriciens qui ont construit le 20ème siècle au rang desquels il aligne Alexandre Grothendieck qui a fini ses jours en Ariège et gît à St Lizier.
Les dialogues sont savoureux et renvoie les personnages, dont le héros du livre Robert Western (un nom de …), à ses propres réflexions et aux ténèbres de l’âme, sans décider du bien ou du mal.
Pour illustrer le propos, je reprends avec plaisir un des traits d’un des personnages du roman à l’adresse de Western :
« J’ai rêvé que tu musardais dans tes chaussures lestées au fond de l’océan. À chercher Dieu sait quoi dans les ténèbres de ces profondeurs bathypélagiques […] Dans mon rêve, j’avais l’impression que tu avais déniché l’entrée de l’enfer ».
S’il est fait allusion au travail de Western, plongeur pour récupérer ou réparer tout et n’importe quoi au fond de l’eau, cette phrase ambigüe renvoie bien à l’introspection personnelle et à l’issue d’une vie.
Les dialogues sont taillés au cordeau, la forme est atypique et réjouissante, l’alternance de styles est un bel exercice et les réflexions schizophréniques étourdissantes.
Que du bonheur.
Par Dominique Mourlane,
libraire au Relais de Poche à Verniolle