Pour sa deuxième édition, le festival « Histoire(s) de se rencontrer » qui s’est déroulé du 12 au 16 octobre au Mas d’Azil était résolument tourné vers des questions d’actualité. Décolonisation, statut des travailleurs immigrés, écocide, afro-féminisme ou encore universalisme ont été au cœur des débats et des spectacles.
Organisé par l’association “Rencontre théâtrale” cette deuxième édition a accueilli près de 1000 visiteurs sur les cinq jours, avec pas loin de 80 spectateurs.rices sur certains spectacles.
Morceaux choisis :
Le cinéma du Mas-d’Azil était bondé le jeudi soir avec la projection de Media Crash, qui a été suivie d’un riche débat avec Amélie Poinssot de la rédaction de Mediapart.
À la salle des fêtes, les visiteurs ont pu découvrir un fond de dessins d’internés collectés par l’amicale du camp de concentration du Vernet.
Vendredi, Edgar Morin, 101 ans, parrain du festival, avait enregistré un message audio qui a été diffusé aux spectateurs pour dire quelques mots en ouverture de la soirée consacrée à l’œuvre de son ami et compagnon dans la Résistance Robert Antelme.
« L’Espèce humaine » de Robert Antelme adapté par la compagnie Monsieur madame, avec le comédien rwandais Diogène Ntarindwa, a été le point d’orgue de cette soirée. Surnommé depuis l’internat « Atome » à cause de son allure de gringalet ce comédien rwandais s’est produit avec sa complice Maylis dans cette singulière adaptation. En osmose, les deux comédiens se font le vecteur de la contemporanéité des mots de Robert Antelme, qui fut déporté en 1944 dans un commando de Buchenwald. De leur écriture en 1947 à aujourd’hui les mots d’Antelme gardent leur terrible acuité.
La journée du samedi a offert une programmation éclectique et foisonnante entre lectures, théâtre, conférences et musique : le folk kabyle de Kamel Hypolite, Carte d’identité le spectacle autobiographique poignant et très drôle de Diogène Ntarindwa enfant réfugié au Burundi, ou encore Hélène Sirven qui a lu des extraits de »Génocidé » de Révérien Rurangwa, survivant du génocide des Tutsi du Rwanda.
Une édition riche aux dires des organisateurs.