L’association animaliste One Voice a déposé un recours devant l’Etat pour qu’il supprime les arrêtés pris dans le cadre de la protection des troupeaux par la préfecture de l’Ariège. Le tribunal administratif a suspendu l’exécution de l’arrêté d’effarouchement, le 4 aout dernier, au grand dam de l’ASPAP.
L’arrêté attaqué en référé, une procédure d’urgence, prévoit l’effarouchement des ours sur l’estive du Col d’Escot à Ustou, reconnu comme foyer de prédation. Selon l’ASPAP « cette estive, bardée de moyens de protections renforcés chaque année (parcs électrifiés, présence de plusieurs bergers et de Patous …) reste une des plus attaquée par les ours issus des réintroductions, au nombre de 70 en Ariège. »
L’ASPAP appelait la justice à rejeter le référé de One Voice, « qui n’a ni compétence ni légitimité territoriale d’aucune sorte en Ariège. Et aussi les 5 recours qu’elle a intentés contre d’autres estives ! » plaidait-elle.
Selon l’ASPAP, aujourd’hui les ours ont déjà tous les droits dans la montagne :
· S’approcher régulièrement des cabanes et des sentiers de randonnée sans être inquiétés
· Attaquer les troupeaux : 1000 brebis, vaches, veaux, juments, chiens tués par an en moyenne en Ariège malgré les patous, les bergers, les clôtures !
· Dévorer les animaux vivants, leur causer des blessures atroces,
· Priver de sommeil et de vie familiale des centaines d’éleveurs, obligés de veiller 24/24h en estive alors que le travail des foins s’accumule en vallée
· Faire vivre dans l’angoisse des centaines de familles, pouvant tout perdre en quelques heures
A l’inverse, plaide l’ASPAP, « les éleveurs qui vivent la cohabitation forcée avec les ours, comme Martine et Daniel et leurs collègues d’Ustou, sont privés de tout moyen de se défendre » :
· Mettre en place des moyens sonores ou des pièges pour éloigner les ours : interdit
· Effaroucher les ours qui s’approchent du troupeau ou de la cabane : interdit
· Tirer sur un ours en train d’attaquer votre troupeau devant vous : passible de prison
Selon l’ASPAP, l’effarouchement n’est pas la solution miracle, elle n’existe pas. Mais la seule mesure de contrainte physique sur l’ours ne doit pas être retirée aux seuls qui subissent le désastre de sa présence.
Depuis les estives, le regard des montagnards était tourné vers Toulouse. Est-ce que l’Etat (DDT) … à l’origine des réintroductions allait défendre les arrêtés préfectoraux avec conviction ? La réponse est tombée le 3 août et elle suspend cet arrêté !
La Fédération pastorale de l’Ariège lance un appel à manifestation en soutien aux éleveurs et aux bergères de l’estive d’Ustou-col d’Escots. Le rassemblement est prévu vendredi 12 août à 10 heures, devant la sous-préfecture de Saint-Girons.