Vous n’avez pas lu « ASTA » (où se réfugier quand aucun chemin ne mène hors du monde ?). Ce n’est pas grave ! Vous ne connaissez pas Jon Kalman Stefansson ? ça le devient !
Si vous avez le temps, mais uniquement, si, courrez acheter, emprunter ou voler un de ces deux livres de Stefansson. « Asta » vous pouvez l’avoir en poche, « Ton absence n’est que ténèbres » vient de sortir chez Grasset.
Ne vous fiez pas aux titres à rallonge que nous délivre Stefansson, mais vous vous y habituerez, car il rythme ses chapitres et cela devient un jeu que de retrouver son titre de chapitre dans le chapitre lui-même. Mais je m’égare …
Ce livre a été une lumière dans le flot des livres que je lis. Il m’a ramené aux émotions que « Belle du Seigneur » d’Albert Cohen m’a procuré, il y a quelques années. Cela m’a sauté au visage. Ce n’est pas le même livre, mais j’ai eu les mêmes émotions fortes. Il y est question d’amour aussi, mais là le surnaturel nous frôle, les allez retours sont incessants sur deux siècles d’écarts. L’auteur nous perd, nous retrouve, nous donne une énigme à résoudre … que l’on découvre dans le dernier chapitre … avec délice. La clef est là, tout au fond du récit.
Les personnages se mêlent, se répètent, s’aiment, se cherchent, se trouvent, se perdent. Stefansson nous délivre des tranches de vies et de philosophie de nos vies qui laissent le livre au bord du chemin pour mieux nous interroger.
Vous dire que j’ai adorer ce livre, n’est que banalité. Je crois que ce livre est un des grands moments de la littérature mondiale et que Stefansson nous prépare une œuvre.
Ne le ratez pas, je vous en conjure !
Il vient de recevoir le prix Inter du livre étranger.
Par Dominique Mourlane,
libraire au Relais de Poche à Verniolle