En septembre 2019, la Communauté de Communes de la Haute Ariège décide de doter le territoire d’un Plan Local d’Urbanisme Intercommunal. Il s’agit d’un outil co-construit entre les représentants élus et les acteurs du territoire, dont les habitants. L’ambition est aussi d’associer à la réflexion les enfants des écoles grâce au projet pédagogique innovant « Adenanc, notre village idéal ».
En septembre 2020, le partenariat entre la Communauté de Communes de la Haute-Ariège (CCHA), les services départementaux de l’Éducation Nationale et l’Office Central de la Coopération à l’École (OCCE09) permet aux 406 élèves des 11 écoles primaires du secteur de se lancer dans l’aventure pour toute une année. Le projet se décline en 11 thématiques d’urbanisme.
L’urbanisme n’est pas un sujet d’étude habituel pour des enfants de la maternelle au CM2… Pourtant les enseignantes et les enseignants des écoles de Haute Ariège ont saisi la proposition pour en faire des occasions de recherches, de rencontres et d’apprentissages. En réponse à la sollicitation de la CCHA et des services de l’Éducation Nationale, l’Association pour la coopération à l’école (OCCE09) a assuré la coordination entre les écoles et a contribué à la transposition d’un sujet d’actualité citoyenne et locale en un projet scolaire.
Plusieurs structures ont accompagné ce projet dans les classes, guidant les regards et les analyses lors d’interventions sur des thématiques spécifiques. Ainsi, « Adyu l’Ome » a travaillé avec l’école d’Auzat sur la biodiversité (quelle sera la nature dans notre village ?), de Luzenac sur les questions de sociologie urbaine (qui habitera dans notre village ?), avec l’école d’Orlu sur le paysage éloigné (quel sera le paysage autour de mon village ?). Le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de l’Ariège (CAUE) s’est associé à l’école élémentaire d’Ax pour étudier l’habitat (comment seront nos maisons ?), à l’école des Cabannes pour les questions relatives aux réseaux publics (comment fonctionnera notre village ?), à l’école de Quérigut pour étudier le paysage rapproché (à quoi ressemblera le paysage dans notre village ?), à l’école de Savignac pour penser les activités (que ferons-nous dans notre village ?). La CCHA a accompagné
les écoles de Mérens et de L’Hospitalet sur la thématique des déchets (que deviendront nos déchets ?). Le Temps d’Agir (LTA) a contribué aux travaux menés par l’école maternelle d’Ax sur la mobilité (comment allons-nous nous déplacer ?) et le Centre Pyrénéen des Risques Majeurs (CPRIM) est intervenu à l’école d’Aston pour réfléchir à la prévention (comment protéger notre village des risques naturels ?).
Au cours de l’année 2020/2021, les écoles des vallées ont pu réaliser une étude complète: une phase d’observation avec sorties sur le terrain et recueil de données, et une phase d’élaboration de propositions, concrètes et utopiques.
Ces propositions sont réunies dans un livret qui sera remis aux représentants des communes et à la commission en charge de la réécriture du PLUIh. Ces adultes reviendront prochainement vers les classes afin de leur faire un retour sur les propositions présentées et d’exposer l’actualité des travaux d’études.
Parallèlement à ce livret, des productions variées et de grande qualité ont vu le jour dans les écoles : maquettes, de jeux, de boîte à dons, de livres,… L’ensemble des réalisations est réuni sous forme d’une exposition tout public visible
- du 29 mars au 30 avril à la médiathèque d’Ax les Thermes
- du 9 mai au 3 juin à la salle polyvalente de Vicdessos
- du 13 juin au 1er juillet à la salle polyvalente de Carcanières
Ces créations sont également présentées dans une série de 10 courts-métrages, films disponibles sur www.occe09.org/adenanc
Enfin, à la demande de la CCHA, Adyu l’Ome a réalisé un film documentaire qui relate cette recherche et nous donne l’occasion de cheminer avec des classes, de la maternelle au CM2, entre observations et imagination.
Ce film a été projeté au public, et notamment aux familles des enfants qui ont pris part aux travaux l’an dernier, à Ax les Thermes.
La contribution de classes d’écoles primaire aux travaux d’écriture d’un PLUIh est une première : des chercheurs du laboratoire La Géode-CNRS de Toulouse ont suivi le projet et présenteront bientôt leur observations.
Les jeunes habitants de Haute Ariège ont également été sollicités sur la question de la mobilité, par le biais d’interventions dans les collèges en janvier dernier, par le dispositif « Porteur de parole », animé par la Compagnie Kiroul et l’OCCE. (Voir le reportage de Azinat.com)
D’autres collectivités se lanceront sans doute dans ce type démarche qui permet la participation d’enfants et de jeunes aux questions collectives d’aménagement.