Edouard Louis n’en finit pas de se raconter pour se sauver. Voici son nouveau roman autobiographique en rayon pour notre plus grand bonheur.
Il continue à décrire notre société à travers son expérience. Ses livres sont sa thérapie. A à peine 30 ans il en est déjà à son cinquième roman et n’en finit de pas de s’éloigner et de se rapprocher d’Eddy Bellegueule.
Cet auteur qui fait la part à l’appartenance de classe en détaillant les frontières réelles qui les séparent, n’en est pas moins un individualiste forcené qui est taxé par Jean-Claude Michéa de moderniste libéral. Ce qui transparait fortement dans ses livres. Deux faces de la même pièce. La réalité de notre temps. C’est pourquoi il est toujours intéressant de le lire, comme un miroir de nos vies.
Dans ce dernier ouvrage Edouard nous montre l’envers de la pièce Eddy, quand Edouard a tout fait pour partir et changer, Eddy voulait rester près des siens quoiqu’il en coûte. Là aussi deux faces d’une même pièce. Là aussi la dualité de notre époque. Garder des liens, faire son chemin, rompre avec les siens, garder le souvenir de ses racines.
Edouard Louis nous gratifie d’un récit précis dans les avancées de son changement, ses motivations, ses stratégies, ses échecs, ses réussites, ses trahisons, ses amitiés, rien n’est épargné en apparence. Il nous amène où la société l’a conduit. Et à trente ans il en a encore du chemin à parcourir.
Edouard Louis est toujours une étape dans notre quotidien, il permet de nous interroger sur nos parcours et nos contradictions. Une lecture salutaire pour prendre une peu de hauteur avec notre époque.
Par Dominique Mourlane,
libraire au Relais de Poche à Verniolle