Aux éditions La Volte, dont le porte drapeau est Alain Damasio, ils se sont employés à nous préparer une belle rentrée avec quelques titres bien choisis dont en particulier ce Melmoth furieux dont je vais vous causer. La ligne éditoriale des éditions la Volte croise les littératures de l’imaginaire, en particulier la science-fiction, et la littérature dite « blanche ». L’exigence d’écriture et d’imagination incite, en effet, des auteurs à créer des œuvres singulières, parfois inclassables, récits qui trouvent une place naturelle dans les parutions de La Volte. Une édition de grande qualité
Ce qui me pousse à vous parler de leurs livres sortis avant l’été qui ont marqué également : « Sauve qui peut : demain la santé » un recueil de nouvelles dont je ne saurais trop vous recommander la lecture si vous voulez imaginer notre avenir sur le plan de la santé et le célèbre « Furtif » de Damasio, toujours à la pointe de l’imagination.
Sabrina Calvo est une auteure dont je vous recommande « Sous la colline » sorti en 2015, mais c’est aussi une dessinatrice de BD, scénariste et conceptrice de jeux vidéo. Mais pourquoi ce détour, sinon pour la présenter dans de grandes lignes ? Ben vous allez bien le découvrir !
Revenons-en à notre Melmoth Furieux qui justement à la croisée des chemins des expériences de Sabrina Calvo.
Je trouve jubilatoire cette bande de jeunes qui veulent et/ou part à l’assaut de la Souris démoniaque et du lien qui est fait entre Disney et le pouvoir, ses méandres, ses combats et sa relation au public.
La commémoration qui est faite de la Commune, tout en mettant Belleville au regard de Montmartre, le refus par l’insurrection de 1871 du gouvernement issu du suffrage universel masculin (rien ne tue le ridicule), ces enfants, ielles, qui se regroupent dans les réseaux de Belleville pour organiser la vie de manière libertaire et en démocratie directe, tout est croisé entre 1871 et cette histoire qui se déroule dans un futur plus ou moins proche. Tout est mêlé de la vie de Sabrina Calvo dans ce livre, l’Histoire, son exigence d’indépendance, ses dessins, sa connaissance des jeux vidéo et de la programmation informatique, et surtout sa nouvelle passion pour la couture et le souvenir que sa grand-mère à pu lui laisser de cet art. J’ai particulièrement adoré cette ligne de récit qui se retrouve à travers une machine à coudre qui s’appelle Mémé.
Où je me suis laissé embarqué dans ce livre c’est sur le côté onirique qui est développé. Je me suis attaché au combat qui est mené (ne surtout faire aucun lien avec les réseaux dits sociaux) entre le rêve et la possession du rêve. Un vrai film conducteur tout au long de ce récit.
Certainement un des livres de référence de la rentrée SF 2021, courez vers la liberté.
Par Dominique Mourlane,
libraire au Relais de Poche à Verniolle