Un mystérieux tableau espagnol vient de trouver refuge à la chapelle de Montgauzy, à Foix. Entreposé à Foix depuis plusieurs années, « L’entrée de Charles Quint au monastère de Yuste » a été restauré par la Ville de Foix et mis à disposition dans le cadre d’une convention signée avec le Département et l’association des Amis de la Chapelle de Montgauzy.
Non signé et non daté, ce tableau possède un double à Barcelone, de l’artiste Antonio Casanova y Estorach. S’agit-il du même peintre, ou de l’un de ses disciples ? A-t-il été mis en lieux sûrs durant la guerre d’Espagne? Le mystère demeure…
Le tableau « L’entrée de Charles Quint au monastère de Yuste » était entreposé depuis plusieurs années dans l’une des chapelles latérales de l’église paroissiale Saint-Volusien de la commune de Foix, propriétaire de l’oeuvre.
Au cours d’un programme de restauration du mobilier de l’église Saint-Volusien, engagé par la commune de Foix, cette toile a été confiée à l’entreprise de restauration du patrimoine Malbrel à Capdenac, dans le Lot.
L’opération a été l’occasion de documenter le tableau, dont on ne savait rien et dont le thème exceptionnel cadrait peu avec les représentations rencontrées habituellement dans les édifices religieux.
La Ville de Foix a alors sollicité le Conseil Départemental de l’Ariège pour envisager l’organisation d’une exposition au sein du Musée départemental du Château de Foix. L’accrochage n’y étant pas possible, du fait
des dimensions de la toile, il a été proposé, en accord avec le Père Edouard de La Portalière, affectataire des lieux, de l’exposer dans la chapelle de Montgauzy, sur un mur spécifiquement restauré depuis.
Une représentation similaire conservée au Musée national d’Art de Barcelone
Les recherches ont permis d’identifier l’auteur d’une représentation similaire de l’épisode de la vie de Charles Quint. Un tableau identique, quoique plus grand, est en effet conservé au Musée national d’Art de la Catalogne (MNAC) à Barcelone. L’auteur est un artiste catalan, Antonio Casanova y Estorach, né à Tortoze en 1847, et mort à Paris en 1896. Le tableau du musée de Barcelone est daté de 1889.
Une oeuvre énigmatique
Le tableau arrivé de manière mystérieuse en Ariège avait été protégée au titre des Monuments historiques par arrêté préfectoral du 4 novembre 2004.
Cependant, cet exemplaire présent à Foix n’est ni signé ni daté. Il est seulement marqué, au revers, d’un tampon semblable à celui de la toile conservée à Barcelone. Il n’est donc pas possible, en l’état actuel des recherches, de préciser s’il est réellement né de la main de l’artiste Casanova y Estorach ou s’il s’agit d’une copie réalisée par un autre peintre.
La restauration a permis de démontrer que l’oeuvre a été réalisée avec un grand soin et qu’elle est par ailleurs d’une grande qualité picturale. Le cadre, un moulage de plâtre doré, n’a pas été conçu par le recours à des techniques en usage en France alors. Cela donne à penser que l’oeuvre et son cadre ont possiblement été réalisés en terre catalane.
La présence à Foix de ce tableau pose question. Un chercheur de l’université de Rovira et Virgili de Tarragone, Aleix Roig Pallarés, travaillant sur l’artiste, a émis l’hypothèse que ce tableau aurait pu être mis en sécurité à Foix lors de la guerre d’Espagne. En effet, des oeuvres d’art espagnoles ont été mises à l’abri dans d’autres pays durant cette période. Aucun élément ne permet à ce jour, de confirmer ou infirmer cette hypothèse.
Il apparaît toutefois que ses grandes dimensions (200 x 300 cm) sont peu compatibles avec une conservation en mains privées. Un tel format laisse à penser que la toile a toujours été conservée dans une institution, église, musée, ou édifice public.
En savoir + http://www.ariege.fr/Actualites/Un-bien-mysterieux-tableau-espagnol-a-la-Chapelle-de-Montgauzy
Quelle belle idée de faire de cette chapelle un lieu d’exposition! Bravo! Pourquoi pas,plus tard, y faire aussi des concerts?