En ce mois de novembre « mois sans tabac » avait lieu mercredi soir une conférence « a distance » animée par le docteur Olivier Galera, médecin généraliste et tabacologue à la clinique ELSAN de Saint Orens.
Organisée par l’association de la maison de santé du Pays de Foix en collaboration du pôle de santé du pays de Tarascon, 31 participants ; médecins, infirmières, sage-femmes, coordonnateurs, diététiciens, psychologues, patients , fumeurs, anciens fumeurs… ont écouté avec attention la brillante intervention du docteur Galera
Le Dr Olivier Galera, ancien Assistant Hospitalo-Universitaire en Explorations Fonctionnelles Respiratoires et Médecine du Sport, diplômé du DESC de Médecine du Sport, du DIU de Médecine de Rééducation, puis du DIU de Tabacologie, coordonne l’aide au sevrage tabagique au sein de la clinique de rééducation cardio-vasculaire et pulmonaire de Saint-Orens, près de Toulouse, depuis 2013.
Avec le soutien de son équipe, il a créé un programme d’éducation Thérapeutique dédié aux Patients fumeurs qui a permis d’atteindre l’un des meilleurs taux de réussite publiés dans la littérature scientifique et médicale avec plus de 80 % d’arrêt du tabac, sans prise de poids, et avec une amélioration significative du moral. Des résultats reconnus par l’Agence Régionale Occitanie qui a apporté son soutien à ce programme en 2019.
Voici un résumé de cette conférence
Le tabac en France en quelques chiffres
Pour bien comprendre de quoi l’on parle
- 75 000 décès en France par an soit 200 par jour
- 63% des fumeurs meurent d’un maladie liée au tabac avant 69 ans
- 26 milliards d’euros de dépenses de santé par an contre 14 milliards de taxes
- 3 600 euros de budget par an pour un fumeur de un paquet par jour
- 30 milliards de mégots jetés sur la voie publique par an soit 235 000 tonnes
- 11,4 millions de fumeurs en France 1, 2 millions fumeurs quotidien en Occitanie
Un impact environnemental effroyable
Au-delà de ces aspects sanitaires et économiques, fumer a aussi un impact majeur sur notre planète.
200 000 hectares de forêts primaires disparaissent chaque année pour cultiver du tabac avec des dizaines de milliers d’enfants exploité dans ces champs, la superficie de l’Ariège en coupe de bois et 4 300 milliards de mégots jetés dans le monde, principal polluant des océans.
Fausses croyances et idées reçues
La nicotine n’est pas cancérigène, c’est la substance addictive.
Les substances les plus toxiques proviennent de la combustion du tabac. (7000 produits chimique dont 250 toxiques et 29 cancérigène)
77% des fumeurs pensent qu’il existe un « effet seuil » et que le risque de cancer n’apparait qu’à partir d’une douzaine de cigarettes par jour. Hors 1 seule cigarette par jour est associée à une augmentation de
– + 48% d’infarctus du myocarde chez les hommes et + 57% chez les femmes
– + 25% de risque d’AVC chez les hommes et +31% chez les femmes
– multiplie par 9 les risques de cancer broncho-pulmonaire
Le tabagisme n’est pas un mauvais comportement c’est une maladie
En début de conférence le docteur Galera a insisté sur le fait qu’un fumeur n’est pas coupable de son addiction, le tabagisme est une maladie et une maladie qui se soigne très bien à condition d’avoir un traitement adapté.
Nicotine : la clé de dépendance
Il faut savoir que la nicotine est une drogue dure, elle est la substance la plus additive disponible sur le marché (légal ou illégal) lorsqu’elle est administrée en shoot.
« Il ne faut pas voir la cigarette comme un produit mais comme un emballage. Le produit c’est la nicotine.(…) on peut voir la cigarette comme un mécanisme pour administrer une dose de nicotine » extrait de Golden Holocauste (La Conspiration des industriels du tabac) de Robert Poctor 1972
Pour se libérer du tabac il faut donc se libérer de sa dépendance à la nicotine.
Traiter la dépendance physique à la nicotine
C’est tout l’enjeux pour s’arrêter sereinement et sans manque. Pour cela il ne faut pas hésiter a associer plusieurs patch pour atteindre sa dose journalière nécessaire (il faut plus de 500mg de nicotine par voie orale pour tuer un adulte, la marge thérapeutique n’est pas étroite) et de combiner avec des formes orales (pastilles ou inhalateur).
L’éducation thérapeutique du patient
Elle permet d’acquérir des compétences utiles pour devenir acteur de sa santé en s’impliquant dans la prise en charge de sa maladie. Ainsi, à la suite du suivi d’un programme d’éducation thérapeutique, la personne doit être en mesure de :
- savoir décrire les composants de la fumée et leurs effets sur la santé
- être capable d’expliquer les mécanismes de la dépendance à la nicotine
- savoir reconnaitre les signes de sur ou sous dosage et d’adapter son traitement en conséquence
- savoir gérer la décroissance de son traitement de substitution nicotinique
L’effet de groupe : Paroles d’usagers
Enfin on arrête pas de fumer seul, les anciens fumeurs présents sont tous d’accord pour dire que la force c’est le groupe (patients, soignants, amis, famille) qui apporte aide et bienveillance et sort le fumeur de son isolement. l’activité physique, a aussi été largement évoqué avec le programme D-marche, le rugby santé, les ateliers collectifs marchés de remise en mouvement.
Des propos relayés par Isabelle Huet, Pneumologue à la clinique ELSAN de Saint Orens « Il faut faire un pont entre soignants et anciens fumeurs » explique t’elle et souligne le très fort relais qui existe au sein de l’association ASALEE (Actions de SAnté Libérale En Equipe) de Tarascon-sur-Ariège, mais pas que puisqu’il existe à ce jour 14 coopérations médecins- infirmiers ASALEE sur le département
Vous avez décidé d’arrêter de fumer :
- contacter votre médecin traitant il saura vous orienter pour un accompagnement adapté et confortable