Pour la cinquantième fois aujourd’hui, je t’envoie des nouvelles du bout du monde … 50 mois d’un voyage qui commence à sérieusement impacter mes 26 ans. En un peu plus de quatre ans, qu’est ce qui a changé ? J’ai sillonné la planète ; notre minuscule Terre ; notre gigantesque caillou !
En 50 mois, j’ai fait 200 000 kilomètres, en avion, en bateau, en hydravion, en bus, en train ! Au volant de gigantesques 4X4, de petites japonaises et de rognes toutes taggées ! J’ai pris des Zodiacs et randonné des lieux insolites. Chaque jour et même chaque heure, j’ai été jetée hors de ma zone de confort, obligée d’apprendre à ne compter que sur moi… j’ai dû m’habituer à écouter mon instinct… à comprendre que l’on respire tellement mieux le souffle coupé que ce soit par la beauté insolite de la Nature, les lieux incroyables construits par les humains qui sont autant d’occasions de rencontre que de controverse, par les gens… et ce coeur capable d’autant de générosité que d’indifférence !
J’ai rencontré des familles et des voyageurs… plusieurs fois j’ai douté, échoué, recommencé et réussi. Réussi à avoir envie. De découvrir d’autres horizons, d’autres possibles. Envie de déployer mes ailes encore plus grand, encore plus fort. Et, du désert chilien aux cascades gelées islandaises en passant par les côtes australiennes, les Andes, les Rocheuses… je ne vais pas te mentir, j’ai vécu comme une chance de partager avec toi la magie du scintillement des étoiles, les levers de soleil et les couchers de lune qui, de l’autre côté du globe, m’ont émerveillée plus d’une fois.
Côté pratique, sur ces derniers 50 derniers mois, j’ai eu des emplois rémunérés sur une période d’environ 20 mois. Ce qui veut dire que j’ai passé 60% de mon temps à choisir ma vie. A être libre de mon temps, de l’organiser selon mes rythmes et mes envies. C’est un véritable luxe, j’en suis consciente mais mon choix de vie n’est pas non plus un « long fleuve tranquille » parce que choisir de ne pas faire « comme tout le monde », c’est tout sauf la facilité. Et non, ça ne fait pas de moi une oisive parce qu’absence de rémunération n’est pas synonyme d’inactivité ! Je fais juste souvent d’autres choix. Chacune est rempli de toutes sortes d’activités et d’expériences qui m’ont permis de démultiplier mes compétences.
Qu’est ce que ça a a changé en 50 mois ? Absolument tout.
Mes perspectives sont élargies… je l’ai vécu : rien n’est perdu d’avance. Rien n’est gagné d’avance non plus d’ailleurs. Mes envies évoluent, évidemment, et petit à petit le puzzle se forme. Je comprends qui je suis et même si je ne suis pas sûre d’où je vais, je sais que peu importe la destination, je suis forte, capable… sereine. En quatre mot : ma vie fait sens.
Et sinon, quelques heures après avoir croisé Laurence d’Azinat dans l’un des plus vieux bars de Buenos Aires, je me suis envolée pour la Nouvelle-Zélande, en touriste pour arpenter les terres du milieu, accompagnée ou non d’amis fidèles pendant 6 semaines au terme desquelles, je prenais un vol pour l’Australie.
Je vais je ne sais où. Je vais et je suis heureuse
Au moment où je t’écris, ça fait presque un mois que je suis arrivée sur l’île continent pour un nouveau PVT. Je ne vais pas te cacher l’indéniable beauté de l’Australie … l’immensité des forêts tropicales, l’impressionnante superficie du Bush, la férocité des côtes et la biodiversité aussi variée, qu’unique et prodigieuse. Bien sûr, je suis tombée sur le charme de ces paysages fabuleux, de la faune intrépides et de la gentillesse des habitants. C’est une évidence, mais… connais-tu vraiment l’histoire du pays? Personnellement, je n’en savais rien avant d’y poser pied.
Je suis entrée dans une bibliothèque et j’ai arrêté de regarder uniquement ce qu’on me donnait à voir ! J’ai soulevé le poster paradisiaque et vu le mur sur lequel il avait été posé. L’histoire de ce pays n’est pas paradisiaque et ne tient en rien du rêve que ce qu’on m’avait raconté. Quelle désillusion. Je tourne les pages du livre… l’histoire est sauvage… violente… inhumaine. Où est le rêve ? Celui des peuples autochtones ? Des peuples disparus dans la folie de la colonisation, je ne suis pas naïve, je sais que ce n’est pas une nouveauté mais… jusqu’où peut-on aller trop loin?
C’est donc sur une sensation en demi-teinte que je sillonne l’Australie, Sydney évidemment, mais aussi la Tasmanie où j’ai été obligée de me dérouter plusieurs fois à cause de gigantesques incendies, des villages sans touriste, Melbourne … des mégapoles chinoises, des cadavres de kangourou sur les bas-côtés, des perroquets curieux, des couchers de soleils incroyables et des prix exponentiels !!!
Oui, je continue, tantôt stoïque, tantôt émerveillée à tenter de comprendre ce pays-continent… cette terre « promise »… cette société de consommation si semblable et pourtant si différente d’où je prépare d’autres voyages et d’autres histoires à te raconter !
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Kilomètres parcourus depuis janvier 2018 : 62.597 Kms
43.524 en avion
2.975 en bus
462 en train
15.384 en voiture
252 en bateau
226.279 kilomètres parcourus depuis le 30 octobre 2014