« Je ne veux plus y aller maman », est un film du journaliste de Charlie Hebdo Antonio Fischetti en hommage à ses amis tués dans l’attentat.
Antonio Fischetti, journaliste à Charlie Hebdo depuis 1997, parcourt ces jours-ci notre région pour présenter son film « Je ne veux plus y aller maman ».
Dix ans après l’attentat, ce film-documentaire de 1h50 rend hommage aux camarades assassinés. En particulier la psychanalyste Elsa Cayat, la seule femme abattue dans les locaux de Charlie.
Se nourrissant des rires d’autrefois, des mots précieux d’Elsa et des paroles des survivants, Fischetti interroge la liberté d’expression, le sexe, la religion, le pouvoir des images, et bien plus encore.
Avec le décalage, l’ironie et l’humour qui caractérisent « l’esprit Charlie ».
Le pitch du film
Antonio Fischetti est journaliste à Charlie, et le 7 janvier 2015 il échappe à l’attentat par la grâce d’un concours de circonstances saugrenues.
L’onde de choc passée, une introspection s’est imposée à lui pour redonner un sens à sa vie fragmentée par ce drame.
Parmi tous ses camarades assassinés, il y avait Elsa Cayat, la psychanalyste fantasque, qui tenait une rubrique dans le journal.
Ils avaient même commencé un film ensemble, sous forme d’entretiens. Guidé par les réminiscences de la parole d’Elsa, Antonio Fischetti revisite son histoire et les raisons de son engagement dans Charlie.
Son film est une quête à la fois sensible et décalée, questionnant le pouvoir des images et les ressorts du mot liberté.
Sauvé de l’attentat par… un enterrement
Ce matin du mercredi 7 janvier 2015, Antonio Fischetti, journaliste scientifique à Charlie Hebdo, n’assiste pas comme chaque semaine à la conférence de rédaction. Il est à Saint-Loup-de-Varennes en Saône-et-Loire, à l’enterrement de sa tante, l’unique sœur de sa mère.
C’est après le cimetière qu’il apprend la terrible fusillade qui vient de décimer la rédaction de Charlie. Ses camarades, ses mentors. Au nombre des victimes, la psychanalyste Elsa Cayat, la seule femme parmi les douze personnes assassinées dans l’attentat de Charlie Hebdo.
« Un bordel maitrisé »
Il s’est écoulé plus de vingt ans entre les premières images tournées avec Elsa Cayat et les dernières séquences, en compagnie notamment du psychanalyste Yann Diener, qui écrit aujourd’hui la chronique de psychanalyse dans Charlie.
Je ne veux plus y aller maman est construit comme un journal intime, et même un journal satirique intime. Dans « l’esprit Charlie », en somme.
C’est une déambulation foutraque et chaotique où la cohérence perce progressivement. « Un bordel maitrisé » selon l’auteur, « qui allie le sérieux au déconnant ».
Loin de tout narcissisme, Antonio Fischetti s’y met à nu, recolle les morceaux de sa propre histoire et de celle de l’hebdo satirique.. Comme une thérapie pour s’arranger autant que possible avec son syndrome du survivant.
Et ainsi rendre un hommage vibrant aux victimes. Et à Elsa.. En résulte un film bouleversant d’humanité et d’humilité.
lundi 20 janvier à 20 h 30
Rex à Foix – suivi d’un échange avec le réalisateur.