INTERVIEW 🎙️ L’été est enfin arrivé et, que vous partiez en vacances ou non, c’est un beau moment pour s’adonner à la lecture et décrocher un temps de nos écrans. Voici donc une belle sélection concoctée par Dominique : pour les jeunes et les moins jeunes, du sérieux et de la franche rigolade, du romanesque et du polar… il y en a pour tout le monde.
Régression de Fabrice Papillon
Février 2020 : Vannina Aquaviva, capitaine de gendarmerie à la section de recherche d’Ajaccio, enquête sur un charnier dans une grotte, affaire liée à une autre découverte macabre sur un célèbre site préhistorique de Corse. Quand des scènes de crime similaires surgissent aux quatre coins de l’Europe, les analyses de la police scientifique révèlent des éléments extrêmement troublants, pour ne pas dire inédits… Entre histoire de l’humanité et mythes revisités, ce passionnant thriller questionne avec brio l’urgence écologique.
Fabrice Papillon journaliste et producteur de documentaires est l’auteur de huit ouvrages de vulgarisation scientifique. Après le succès du Dernier Hyver (prix du meilleur polar des lecteurs Points) il signe un deuxième roman très maitrisé
Un thriller érudit et addictif
La grande poursuite de Tom Sharpe.
Frensic, honorable agent littéraire, reçoit un jour le manuscrit d’un roman, Pitié, ô hommes, pour la vierge. Le sujet en est délicieusement scandaleux : il traite des amours d’un jeune homme avec une très vieille dame, et l’auteur tient absolument à rester anonyme.
Frensic et son assistante Sonia Futtle décident alors de « monter un coup » littéraire.
Ils choisissent, comme prête-nom, un obscur écrivaillon qui s’est vu refuser un ouvrage : Peter Piper. Ils remettent le livre à un éditeur de renom mais ruiné, Geoffrey Corkadale, et obtiennent de l’argent du richissime Hutchmeyer.
La machine est en route pour lancer sur le marché ce qui doit être, assurément, un best-seller.
Et tout rate. Les intrigues amoureuses se succèdent aux querelles de pouvoir, les complots aux combines, à une vitesse ahurissante.
Tom Sharpe, né le 30 mars 1928 à Londres et mort le 6 juin 2013 à Palafrugell en Espagne est un écrivain satirique britannique. Depuis son roman Wilt (1976), il est reconnu comme l’un des plus grands humoristes anglais de son époque. Il a reçu le Grand prix de l’humour noir en 1986, pour l’ensemble de son œuvre. Ses romans ont été traduits en de nombreuses langues (principalement en français).
La grande poursuite est un des romans les plus drôles que la Grande-Bretagne n’ait jamais produits, et vous fera assurément du bien en cet été.
L’inconnu du Bataclan de Florent Marotta
Parce qu’il ne faut pas oublier …
13 novembre 2015. Bataclan. Des terroristes islamistes massacrent une centaine de personnes
2 janvier 2021. Une femme est retrouvée morte chez elle. C’était une rescapée de la tuerie
Alors que tout semble indiquer qu’il s’agit d’un cambriolage qui a mal tourné, le capitaine Charles Huttin doute. Et si ces deux événements distants de plusieurs années étaient liés
À l’heure où la France tente d’oublier ce traumatisme, le feu couve. Partout les ennemis de la France se reconstituent, activent leurs réseaux. Quel est le terrible secret qui s’apprête à émerger ?
Un livre avec un fond historique, intense et plein de suspens… Vous le saurez en lisant ce livre sur la plage
La Fille du Poulpe – Editions Moby Dick
Pour ceux qui ont suivi le Poulpe, Gabriel Lecouvreur est un jeune détective libertaire qui décide de ses enquêtes en lisant le journal dans son troquet préféré. A compter des années 1995 avec les polardeux de l’époque : Jean Bernard Pouy et « La petite écuyère à cafté« , Didier Daeninckx avec « Nazi dans le métro », Franck Pavlof « Un trou dans la zone« , Gérard Delteil « Chili incarné« , jusqu’en octobre 1997 avec « La disparition de Perek » de Hervé Le Tellier, nous voilà reparti, semble-t-il avec une nouvelle collection bien débridée et Gabriella la fille du poulpe qui part à la recherche de son père.
Le principe semble le même, un fond d’enquête qui démarre toujours du même endroit, des personnages récurrents, mais chaque fois un auteur différents. Je dois avouer que cette série, quelques 89 titres différents, m’a bien accompagné dans cette période.
Dans « Les deux font le père » avec Jean Bernard Pouy à nouveau aux manettes, qui aurait dû être le premier tome mais qui ne sortira qu’en octobre, Gabriella part à la recherche du Poulpe (Gabriel Lecouvreur) qu’elle ne connaît qu’à travers les histoires que lui a racontées son père adoptif Pedro. Pedro a pris sa retraite en Amazonie, avant de disparaitre et être considéré comme mort. Gabriella ne se résout pas à cette fin et décide de trouver le Poulpe pour qu’il puisse l’aider à retrouver « Pédro ». Le Poulpe a maintenant 63 ans. La montée du Font National n’a cessé de s’amplifier malgré son combat mené depuis plus de 20 ans. Le Poulpe n’aime plus son époque, celle où il faut être connecté tout le temps, lui, il attend « la faucheuse » en lisant « Le Parisien ». Le Poulpe part avec Gabriella en Amazonie pour retrouver Pedro.
Faut pas prendre les enfants de la rue pour des connards sauvages de Maryssa Rachel, Tout commence en décembre, à 2h du matin et des poussières, rue Pavé des Andouilles. Le patron du Billy Burger, est retrouvé mort la tête dans le four et les fesses à l’air. Mais ce n’est pas le meurtre en lui-même qui titille les neurones de Gabriella… Ce qui l’intéresse ce sont les affaires louches dans lesquels trempait le patron. Au début, Gabriella s’est focalisée sur les viols en série, mais ce qu’elle va découvrir dépasse la fiction.
Les cols des Amériques de Thomas Canteloup Gabriella n’a pas grandi dans une prison bolivienne sans avoir développé un second sens pour les coups bas. Lorsque la jeune femme apprend la chute mystérieuse et fatale d’un journaliste chilien dans les Cévennes, elle décide d’aller y voir de plus près.
Elle s’en va explorer les Causses où elle est accueillie par des flics tordus, des gros bras armés et un vieillard crépusculaire en fauteuil roulant. Bien entendu, Gabriel Lecouvreur, alias Le Poulpe, a tenu à la rejoindre pour la protéger. Comme si elle en avait besoin…
Encore de bons moments de lecture et parfait pour cet été
L’art de la joie de Goliarda Sapienza
Ce livre n’est pas récent, mais mérite que l’on prenne le temps de le découvrir ; et quoi de mieux que le temps de l’été pour découvrir un magnifique livre.
Le vent de ses yeux m’emporte vers lui, et même si mon corps immobile résiste, ma main se retourne pour rencontrer sa paume. Dans le cercle de lumière la vie de ma main se perd dans la sienne et je ferme les yeux. Il me soulève de terre, et dans des gestes connus l’enchantement de mes sens ressuscite, réveillant à la joie mes nerfs et mes veines. Je ne m’étais pas trompée, la Mort me surveille à distance, mais juste pour me mettre à l’épreuve. Il faut que j’accepte le danger, si seul ce danger a le pouvoir de rendre vie à mes sens, mais avec calme, sans tremblements d’enfance.
L’Art de la joie est principalement le roman d’une vie, celle de Modesta, personnage magnifique né le 1er janvier 1900 sur les pentes de l’Etna, en Sicile. Du chaos misérable de son enfance aux hasards de la vie qui feront d’elle l’héritière insoumise d’une famille dégénérée de nobles siciliens, c’est en fait à un apprentissage de la liberté que cette œuvre nous invite.
Dix ans après sa première parution en France, l’édition semi-poche (collection Météores) du chef-d’œuvre de Goliarda Sapienza. L’auteur Goliarda Sapienza (1924-1996) est née à Catane dans une famille anarcho-socialiste. Son père, avocat syndicaliste, fut l’animateur du socialisme sicilien jusqu’à l’avènement du fascisme. Sa mère, Maria Giudice, figure historique de la gauche italienne, dirigea un temps le journal Il grido del popolo (Le Cri du peuple).
Tenue à l’écart des écoles, Goliarda reçoit pendant toute son enfance une éducation originale, qui lui donne très tôt accès aux grands textes philosophiques, littéraires et révolutionnaires, mais aussi à la culture populaire de sa ville natale. Durant la guerre, à seize ans, elle obtient une bourse d’étude et entre à l’Académie d’art dramatique de Rome. C’est le début d’une vie tumultueuse. Elle connaît d’abord, très rapidement, le succès au théâtre, avant de tout abandonner pour se consacrer à l’écriture.
S’ensuivent des décennies de recherches et de doutes, d’amours intenses. Son œuvre, complexe et flamboyante, laisse les éditeurs italiens perplexes et c’est dans l’anonymat que Goliarda Sapienza meurt en 1996. Elle ne trouve la reconnaissance qu’en 2005 avec le succès en France de la traduction de son roman L’Art de la joie. Depuis, ses livres sont redécouverts en Italie. Les éditions Le Tripode conduisent désormais la publication de ses ouvres complètes.
Violette Hurlevent et les fantômes du jardin – Paul Martin & JB Bourgois
Et enfin, our les ados et même s’ils n’ont pas lu le premier tome, Violette Hurlevent et le jardin sauvage, voici un récit qui devrait leur faire l’été
Le temps est venu pour Violette Hurlevent de retourner dans le Jardin Sauvage. Mais notre héroïne n’est plus la même : de très nombreuses années se sont écoulées depuis sa dernière visite, et elle est aujourd’hui une femme âgée.
Cependant, il suffit qu’elle pose un pied dans ce Jardin fantastique pour qu’elle redevienne l’enfant intrépide et volontaire qu’elle était autrefois
Tant mieux, car Violette va avoir besoin de toute son énergie pour faire face à de nouvelles menaces : la Fée Roce dont les ronces paralysent le Jardin, l’inquiétant Baron qui veut asservir ses habitants, et surtout les disparitions brutales de pans entiers de cet univers, comme engloutis par le néant…
Bel été à toutes et tous
Par Dominique Mourlane,
libraire au Relais de Poche à Verniolle