REPORTAGE 🎥 Service autant administratif que culturel et patrimonial, les archives départementales gèrent les archives contemporaines de tous les services publics, conservent un patrimoine, le mettent à disposition des chercheurs et le valorisent par l’animation culturelle.
Voici une définition très succincte des trésors que l’on peut trouver tout au long des 14 km de rayonnages consacrés à l’Ariège et à son histoire.
En 2016 nous avions rencontré Claudine Palhiès, alors directrice et conservateur général du patrimoine maintenant à la retraite, qui nous avait conté l’Histoire des archives et nous avait guidés dans les couloirs de cette vieille institution. Une véritable remonté passionnante dans le temps…
Une société ne peut pas vivre sans archives
Les archives existent depuis l’origine des sociétés, on a trouvé des salles d’archives dans les sociétés mésopotamiennes. A l’échelle de la France elles existent depuis le moyen âge ; les archives nationales existent depuis 1789 et les archives départementales ont été crées en 1795.
90% des archives sont des archives publiques. La loi impose aux producteurs d’archives publiques : Conseil départemental, services départementaux de l’Etat, hôpitaux, lycées et collèges, chambres consulaires, organismes privés chargés d’une mission de service public, minutes et répertoires des notaires, de verser leurs archives, et aux services des archives de les recevoir de les répertorier et de les classer.
Le reste des archives sont privées, elles viennent d’entreprises, d’associations, de personnes privées ou morales. Elles constituent une source importante de l’histoire, elles viennent compléter les archives publiques, et sont conservées dans des locaux pourvus de moyens techniques, qui garantissent la meilleure conservation possible.
Les archives sont ouvertes à tous, c’est un droit du citoyen proclamé à l’époque révolutionnaire. Chacun peut venir y trouver la justification d’un droit, faire des recherches généalogiques ou historiques…
Les documents récents font l’objet de tri tous les 10 ou 30 ans, à la suite de ce tri certains sont détruits. Ceux qui ne le sont pas pas sont jugées définitifs.
Certaines archives ne sont pas communicables, parce qu’elles touchent la sécurité de l’Etat (police, préfecture), mais surtout parce qu’elle touchent la vie privée des personnes. L’accessibilité des archives ne doit pas se faire au détriment de la vie privée, c’est pourquoi elle relèvent d’un délai de 50 ans avant de pouvoir être communiquées.
Archives départementales, 14 km d’Histoire de l’Ariège 2ème partie
Les archives départementales conservent la majeur partie de la documentation concernant l’Ariège, mais il en existe ailleurs. Aux archives nationales, aux archives de la Haute-Garonne car elle conservent les documents des Comtes de Toulouse…
La matière historique contenue dans les archives est énorme et très diffuse. Les fonds les plus utilisables sont les fonds les plus récents car ils sont les plus nombreux et il y a là une grande quantité d’informations. Plus on remonte dans le temps moins il y a de documents .
Les fonds les plus intéressants, explique Claudine Pailhès, sont les fonds de préfecture et notamment ceux de la police. Ils permettent de suivre l’histoire de l’Ariège dans ses péripéties notamment internationales puisque nous sommes un pays de frontières.
D’autres documents sont également très intéressants comme par exemple une partie des archives des Comtes de Foix, des archives d’abbayes, des fond d’archives de la commune de Foix qui remontent au XIIème siècle avec une série de délibérations municipales en continu de la fin du XIVème siècle à nos jours.
On peut saisir la vie quotidienne des ariégeois à travers une série de documents et notamment les récits de voyageurs, car il était très en vogue au XIXème siècle de faire faire des voyages dans les Pyrénées.
Il y a aussi des rapports d’administrateurs ; une grande enquête sur le travail menée en 1848 décrit canton par canton les conditions de vie des personnes, une lettre d’un instituteur à son inspecteur qui explique son désespoir de ne pas voir les enfants venir à l’école car retenus chez eux pour les travaux de champs ou que sa femme, institutrice elle aussi, a beaucoup de mal à faire entrer des notions d’hygienne… Ces document purement administratifs donnent beaucoup de renseignements sur la vie quotidienne des ariégeois.
L’ariégeois est-il une réalité ?
Le département de l’Ariège n’existe que depuis 1790 et, contrairement à d’autres départements qui correspondent à une province, l’Ariège a été constituée de toutes pièces en prenant des petits bouts de différentes provinces. Le Couserans dépendait de la Gascogne, le pays de Mirepoix et Lavelanet appartenait au Languedoc. En 1790 c’était donc un département artificiel. Mais aujourd’hui, raconte Claudine Palhiès : «Plus de 200 ans après l’Ariège existe et l’ariégeois est maintenant une entité, maintenant les gens se sentent ariégeois».
Archives départementales de l’Ariège
59 chemin de la montagne
09000 FOIX
Tél. : 05 34 09 36 80
archives.ariege.fr