COMMUNIQUÉ 📣
La Confédération Paysanne de l’Ariège a tenu son salon de l’agriculture ces 15 derniers jours. C’est devenu depuis 4 ans un rendez vous incontournable qui fait se rencontrer voisins, voisines, paysannes, paysans, citoyens, citoyennes et élu.es, au grand air, pour ce Salon 100% paysan.
La thématique nationale de cette quatrième édition était la souveraineté alimentaire. Cette notion construite par le mouvement paysan et altermondialiste de la Via Campesina est régulièrement dévoyée aujourd’hui dans son contenu, le confondant souvent avec la sécurité alimentaire. C’est l’objet de l’article 15 de la déclaration des Nations Unies (UNDROP) « Les paysans et les autres personnes travaillant dans les zones rurales ont le droit de définir leurs systèmes alimentaires et agricoles, droit reconnu par de nombreux États et régions comme le droit à la souveraineté alimentaire ». Ceci inclut le droit à « une nourriture saine et suffisante produite par des méthodes écologiques et durables respectueuses de leur culture. » Tout est dit et on y est pas !
Les menaces sur notre souveraineté alimentaire sont nombreuses et, pendant le salon, nous avons mis le focus sur :
- le développement d’un commerce international injuste et déloyal qui prive les paysan.nes de revenus et les place entre les griffes de prédateurs de la valeur ajoutée. Le travail paysan doit être reconnu d’utilité publique et donc protégé.
- l’absence de démocratie alimentaire qui ne permet pas aux citoyen.nes de s’exprimer en connaissance de causes sur ses besoins alimentaires et qui enferme chacun.e dans une alimentation subie.
- le non respect du droit au travail qui passe par la nécessaire répartition des moyens de production pour faciliter l’installation et la transition. Nous avons besoins de politiques publiques ambitieuses pour renouveler les générations, protéger l’accès au foncier, aux semences, à l’eau…
C’est tout cela la souveraineté alimentaire ! Et nous l’avons mis en lumière à Canterate, à Saint Paul de Jarrat, à Bonac Irazein ainsi qu’à Biert.
Pendant ce temps, à Paris, les manoeuvres de grand débat sous les néons du salon parisien tentent d’empêcher toute évolution constructive à ce sujet. Ce « grand débat » et ses circonvolutions autour des invitations ne sont qu’un contrefeu grossier, visant à détourner le débat public des enjeux de fond : revenu paysan, renouvellement des générations, protection et répartition du foncier, précarité alimentaire…
Nous sommes bien face à une volonté délibérée d’attirer l’attention médiatique en la saturant par une controverse stérile (l’écologie contre l’agriculture), loin des décisions cruciales sur le revenu paysan et les accords de libre-échange.
Nous remercions le public nombreux ainsi que les élu.es municipaux, départementaux et régionaux qui nous ont soutenu dans la logistique ou par leur présence.
Angel Alegre et Adeline Régis, co porte parole de la Conf 09