REPORTAGE 🎥 Suite à la création de la bastide en 1254, qui sera appelée plus tard La Bastide de Sérou, des moulins ont été construits sur l’Arize. Ces moulins, au nombre de cinq, étaient sur la propriété du Comte Roger de Foix pour l’un d’eux, la molo Porto, et d’Arnaud Alciat abbé du Mas d’Azil pour les autres suite à un acte de paréage (contrat de droit féodal d’association entre deux ou plusieurs seigneurs).
Les moulins étaient alimentés par la force motrice de l’eau du canal, grâce à une dérivation de l’Arize, au lieu-dit « La Païchéra du Qué » en amont de La Bastide de Sérou.
Le Moulin d’Ensales, le Moulin d’Arize, le Moulin de la Porte, la Molo Porto, le Moulin d’Alzéonville et le Moulin d’Alzéou forment « Le Coulant des Moulins. »
Un peu d’histoire
À sa création, le canal de la bastide de Sérou dit « le coulant des moulins » desservait quatre moulins fariniers, établis apparemment sans autorisation officielle et sans réglementation de droit d’eau, ainsi qu’une scierie qui faisait aussi office de foulon. Un foulon est un ensemble de marteaux actionnés par l’énergie hydraulique pour tasser la laine cardée tissée servant à fabriquer les capes de berger et les bérets.
Le canal, d’une longueur de 1.810 mètres contourne La Bastide de Sérou au sud et rejoint la rivière en aval de l’agglomération, après le moulin d’Alzéou. Le 30 décembre 1846, un premier texte réglementera l’usage du canal
E 1565, les moulins d’Arize et d’Alzéou sont vendus aux enchères. En 1572 des travaux sont effectués sur des moulins de La Bastide dont le moulin de la Molo Porto.
En 1711, par mesure préventive suite à des inondations, le canal est recreusé afin de mieux retenir les eaux. Le travail était effectué par la population qui, en cas de refus, était passible d’une amende de 3 livres et d’une peine de 24h de prison.
En 1907, des travaux importants ont été réalisés pour réparer le Qué. Actuellement, l’eau rendue à l’Arize après la Molo Porto, n’atteint plus le moulin d’Alzéou et la fin du canal est envahie par la végétation.
Les Moulins :
Le Moulin d’Ensales figure sur le livre terrier de 1656. Un état des lieux de 1843, fait état de 4 meules pour la farine et d’une huilerie à 2 meules. En 1924, il est utilisé pour broyer l’hématite rouge. Il arrête de fonctionner en 1966
Le moulin d’Alzéonville est présenté sur le cadastre de 1823 comme scierie. En 1829, une ordonnance royale l’autorise à poursuivre l’activité de scierie. Une nouvelle autorisation est donnée le 4 mai 1839, elle est assortie de 9 articles.
Le moulin d’Arize figure sur le livre terrier de 1742, il est autorisé à moudre de la farine. En 1905, il est transformé en scierie et il fournit son électricité par le biais d’une turbine alimentée par l’eau du canal pour actionner les machines jusqu’en 1951 où la scierie sera alimentée par un transformateur EDF.
Le moulin d’Alzéou est également sur le livre terrier de 1742. En 1844, il est répertorié comme moulin à farine, à huile mais aussi comme foulon. En 1882, le foulon n’est plus mentionné mais il y a une scierie à la place. En 1903, on y broie l’hématite de Castelmir jusqu’en 1923, fin de son activité.
Le moulin de la Molo Porto. Il est le seul moulin appartenant au Comte de Foix. Il possède 3 meules pour produire de la farine et 2 meules pour la fabrication de l’huile à partir du colza. En 1854, est mentionné une cuve à vernir pour la faïencerie. En 1903, il devient la propriété de la commune. Une dynamo est placée pour fournir de l’électricité jusqu’en 1907, date de l’arrêt de la dynamo du fait de l’irrégularité du niveau du canal. 1972, fin de la vie du moulin farinier
L’association Moulin de la Molo Porto
Elle a été créée en novembre 2022 par des amoureux du « Coulant des Moulins ». Cette toute jeune association a pour but, en partenariat avec la Mairie et la Fondation de Patrimoine, de rénover et remettre en état de fonctionnement le moulin dit Moulin de la Molo Porto, le seul encore « en vie ». Elle compte actuellement une centaine de membres.
L’intérêt est aussi de relier cette rénovation à la politique du Bourg-centre. Créer une mobilité douce qui permettrait de rejoindre le camping en passant par le Moulin de la Molo Porto, Le moulin d’Alzéonville, la RD15 et le centre équestre.
« Notre souci, à la Bastide de Sérou, c’est que nous sommes entre deux entités. On est pas tout à fait au Pays de Foix et on est pas tout à fait au Pays du Couserans… On parle très peu du Séronais et je pense qu’il est temps de remettre le Séronais à sa place«
Thierry Pros – Président de L’association Moulin de la Molo Porto
Thierry Pros est maire adjoint de la Mairie de la Bastide de Sérou en charge de l’environnement, du cadre de vie et du patrimoine, délégué au PNR et Président de L’association Moulin de la Molo Porto.