REPORTAGE 🎥 Armuriers au moyen âge, batteurs d’armures aujourd’hui, Georges Jolliot fait perdurer un savoir-faire millénaire, à l’époque où les forgerons maitrisaient le fer à la seule force de leur main.
C’était en juin 2017, nous étions partis à la rencontre de Georges Jolliot, tailleur de pierre de formation, mais batteur d’armures par passion, dans le petit village de Montels. Ils ne sont que 3 ou 4 en France et nous avons la chance d’en avoir un en Ariège.
«Tous les tailleurs de pierres ont un pied dans la forge, on forge nos propres outils, et j’avais ce vieux fantasme de l’armure »
Georges Jolliot
Georges est, à la base, artisan tailleur de pierres, mais à la naissance de sa fille, il décide de rester à la maison quelques mois et commence à confectionner sa propre armure. Si le résultat est « plutôt risible » dit il, il y a quand un petit quelque chose et il confectionne une deuxième armure. De fil en aiguille et de bouche à oreille les commandes s’accumulent et Georges délaisse la taille de pierre pour se lancer dans le battage d’armures.
«J’ai un goût pour la deuxième moitié du XVème siècle bourguignon en tant que reconstitueur, mais au point de vue armure, ce qui me plait, c’est la forme, le coté technique ; comment c’est fait, comment ça fonctionne…»
Georges Jolliot
Plus qu’un intérêt pour la période médiévale, c’est le coté technique qui le passionne. Chaque projet proposé est fait à partir de documents historiquement « fiables », la plupart du temps à partir de pièces de musée, mais aussi d’iconographie – en complétant avec des pièces de musée – l’idée étant d’avoir quelque chose de crédible.
Toutes les pièces sont donc réalisées sans soudure et battues au marteau, certaines, comme les casques, sont réalisées à chaud sur une forge à charbon. Tous les types de nervurations sont réalisés au marteau. La ligne de réalisation est une approche du travail médiéval dans les limites du matériau, et des techniques de polissage.
Quel est l’intérêt d’avoir ou de confectionner des armures si on ne peut pas s’en servir ?
Qu’elle soient publiques ou « off », 3 ou 4 fois par an, Georges participe avec des passionnés comme lui, a des reconstitutions médiévales. Le but est de reconstituer au plus proche la vie de cette époque. Il s’agit là de répliquer la vie d’un château avec la garnison, les femmes qui lavent le linge, la distribution des sols, de la messe…. et bien sûr quelque fois revivre une bataille célèbre.