« Le trophée » de Gaea Schoeters, auteure belge, est un polar atypique et une auteure que je découvre puisque c’est son premier roman publié en France.
Voici le pitch :
Hunter White, riche new-yorkais et investisseur à Wall Street, a acheté une licence de chasse lui permettant de tuer un rhinocéros noir, seul trophée qui manque encore à son palmarès. Parti en Afrique, son terrain de jeu de prédilection, il rêve d’enfin pouvoir ramener à sa femme, en guise de cadeau d’anniversaire, la tête empaillée de son rhinocéros. Mais son rêve se muera bientôt en cauchemar. Sans retour en arrière possible. Alors que nous croyons avoir l’Afrique en ligne de mire dans une prose infusée de Joseph Conrad et d’Ernest Hemingway, nous découvrons bien vite que c’est le lecteur lui-même que Gaea Schoeters a pris pour cible.
Le Trophée est une ode à la nature sauvage qui met à nu les relations coloniales sous la forme d’un thriller glaçant dans lequel les positions de chasseur et de gibier, de victime et d’exploiteur, se délitent peu à peu avant de se renverser complètement. Dans l’oppressante chaleur, nos préjugés les plus tenaces auront tremblé à notre surprise, pliant sous la magie du style et de l’intrigue.
La fin est haletante et révulsant d’une certaine manière, mais l’auteure sait nous tenir jusqu’au bout.
Un polar à ne pas mettre dans toutes les mains …
Par Dominique Mourlane,
libraire au Relais de Poche à Verniolle