Ce vendredi 2 septembre 2022, à l’invitation de la Conf’Ariège, la Préfète, Sylvie Feucher, s’est rendue à la ferme du Gaec de Lauzy, à Escosse, pour échanger sur les dossiers chauds de cette rentrée.
Accompagnée de Stéphane Defos, de la DDT, du nouveau chef de service de l’économie agricole, Mr Enjalbert, ainsi que de Mr Pujol, de la DDETSPP et de Mr Avallet, chargé de l’eau, Madame la Préfète est restée plus de deux heures échanger avec des représentants du syndicat.
Après une rapide présentation de la ferme par René Donjat, ce dernier a pu évoquer la sécheresse vécue depuis plusieurs semaines par l’ensemble des paysans du département. Il a souligné l’intérêt de mettre en place des systèmes et des assolements diversifiés pour mieux résister aux aléas climatiques. La monoculture irriguée sur terrain alluvionnaire par aspersion semble en effet la moins bonne utilisation de l’eau. Avant de parler d’augmenter les réserves possibles, qui posent plus de problèmes qu’elles ne donnent de solution, il faut commencer par favoriser l’accès à l’eau aux cultures à forte valeur ajoutée, permettant de rémunérer un maximum d’actifs et produisant une alimentation locale et saine.
La situation engendrée par ces épisodes caniculaires est extrêmement difficile pour de nombreux·euses agriculteurs·trices tant en élevage, qu’en maraîchage, arboriculture, apiculture… Pour certain·es la charge de travail, les incertitudes, les résultats économiques mettent en péril jusqu’à la poursuite de l’activité de la ferme. C’est pourquoi, en complément du nécessaire régime de calamités, il est indispensable et urgent d’accompagner tous ces agriculteurs. Pour cela la Confédération paysanne demande la mise en place d’une aide à la trésorerie forfaitaire à l’actif, à l’image de ce qui a pu être fait suite aux épisodes de gel.
À plus long terme, la Confédération souhaite une réflexion globale sur l’utilisation de ce bien commun qu’est l’eau.
« Aussi, nous pensons qu’une journée/bilan de présentation du fonctionnement hydrologique du département serait la bienvenue cet automne, par les services de l’État, pour que chacun ait les éléments pour bien comprendre les enjeux qui se présentent à nous dans les années à venir.
Nous avons évoqué par ailleurs nos inquiétudes quant au développement possible du photovoltaïque au sol. La terre pour nous doit être avant tout consacrée à la production de denrées alimentaires, la priorité devant être la couverture des bâtiments, et plus généralement des zones déjà artificialisées. Enfin, nous craignons que ce nouvel « el dorado » n’encourage la spéculation sur le foncier, principal frein à la transmission et à l’installation.Pour finir, nous avons apporté notre soutien à la Préfète et à ses services pour leur défense des arrêtés « effarouchements » attaqués par l’association One Voice. Ces effarouchements, simples et renforcés, doivent être reconduits. Sans être miraculeux, ils sont la seule disposition légale pour épauler bergers et éleveurs confrontés quasi quotidiennement à des attaques.
Sur l’ensemble de ces sujets, nous avons échangé sereinement, sans tabous, en prenant le temps d’approfondir les questions qui nous tenait à cœur. »
Angel Alegre,
Porte parole de la Confédération paysanne de l’Ariège