Tout le monde a ce titre de chanson en tête même « ceux de gauche et qui détestaient le chanteur, mais savaient pourtant chaque parole » ; c’est ce point de référence que Nicolas Mathieu nous distille le long de ce livre « Connemara » comme le symbole d’une période qui tourne sa page.
Connemara c’est l’air d’un temps qui est en train de s’éloigner, c’est l’histoire des quadras – sexagénaires qui voient les jeunes prendre les choses en main, mais ce sont aussi quelques saillies bien tournées sur différents aspects professionnels ou particuliers de nos vies. Il y a un passage sur la transformation économique de notre environnement et en particulier concernant les fusions de régions que je conseille à tous les politiques de tous bords, mais aussi et surtout à tous les personnels administratifs des nouvelles structures régionales ; à noter également un passage sur le métier de commercial qui est d’une précision jouissive.
Et puis il y a l’histoire de deux parcours de vies qui se croisent avec leurs illusions et leurs rêves, leurs échecs et leurs espoirs. Il y a une belle histoire d’amour qui ne fait que passer, mais qui est surtout le passage d’un univers à un autre, la fin de deux histoires en attendant la suite… et puis il y a les enfants qui poussent du coin de l’œil.
Après son prix Goncourt en 2018 (Leurs enfants après eux), Nicolas Mathieu nous conte les lézardes de la vie et continue de souligner les traits de sa Lorraine natale.
Un connemara qui fait du bien à nos neurones.
A noter également un petit livre qu’il a sorti en 2019 et qui est passé sous les radars « Rose Royal » pour ceux qui veulent s’habituer doucement à Nicolas Mathieu : un livre pour témoigner des féminicides, un coup de poing pour nous rappeler sans cesse une triste réalité.
Par Dominique Mourlane,
libraire au Relais de Poche à Verniolle