Ce livre m’est attrayant pour différentes raisons. Tout d’abord il est le fruit d’un travail dans une résidence d’écriture sur un bateau … et cela me renvoie au Relais de Poche pour des raisons intimes. Ensuite il a bénéficié de l’accompagnement d’Antoine Mouton que nous avons reçu lors des 4ème Feuilles d’Automne.
Mais venons-en au cœur du livre et pour cela, chose rare, je reprendrai la quatrième de couverture, tellement elle me semble juste : Ils commencent par là. Par la suspension. Ils mettent, pour la toute première fois, les deux pieds dans l’océan. Ils s’y glissent. A des milliers de kilomètres de toute plage.
A bord d’un cargo de marchandises qui traverse l’Atlantique, l’équipage décide un jour, d’un commun accord, de s’offrir une baignade en pleine mer, brèche clandestine dans le cours des choses. De cette baignade, à laquelle seule la commandante ne participe pas, naît un vertige qui contamine la suite du voyage. Le bateau n’est-il pas en train de prendre son indépendance ? Ultramarins sacre l’irruption du mystère dans la routine et l’ivresse de la dérive.
C’est de cela que nous porte ce livre, de ce dérèglement que tous les jours on attend dans nos vies si bien réglées et ordonnées, jusqu’à la névrose.
On attend la légèreté dans nos vies, et ce livre nous livre cette légèreté tant recherchée. Il nous livre cette légèreté sous une forme tellement poétique qu’il nous transporte au milieu de l’océan, qu’il nous donne envie aussi de plonger dans cette mer et de ralentir le temps.
C’est certainement cela le message à retenir : ralentir le temps.
Alors ralentissons le temps…. Et lisons Ultramarins de Mariette Navarro
Par Dominique Mourlane,
libraire au Relais de Poche à Verniolle