Une conférence de presse a eu lieu ce 19 juillet en mairie de Lavelanet afin de mobiliser élus, population au devenir de Fodé, jeune Guinéen qui vient d’obtenir, après un apprentissage de deux ans, son CAP boulangerie au « Paradis des gourmands » de Stéphane et Stéphanie Evrard.
Orphelin, Fodé a fui la Guinée, car la vie y devenait trop difficile. Un périple de tous les dangers durant deux ans pour arriver ici à Lavelanet. Quand il en parle, le jeune homme par ailleurs souriant, avenant, se renferme. L’on sent poindre la souffrance, les non-dits. À peine glisse-t-il : « j’ai vu des choses difficiles. » Fodé vit en France depuis juillet 2018. Autonome, maitrisant bien le français, il est parfaitement intégré. Ces deux dernières années, j’ai formé Fodé, lui ai consacré mon temps.
Il est regrettable » poursuit Stéphane Evrard « de mettre des moyens humains et financiers auprès de ces jeunes et de leur dire à leur majorité vous devez quitter le territoire. » Inacceptable pour le boulanger-pâtissier rejoint en cela, par Stéphane Racley, créateur du mouvement « Patrons solidaires » et sa vice-présidente Patricia Hyvernat elle aussi boulangère, présents ce matin à Lavelanet pour soutenir Fodé et Stéphane. Tous deux ont effectué une grève de la faim quand la même mésaventure est survenue à leurs apprentis.
Lundi matin en mairie de Lavelanet, et en l’absence de Marc Sanchez retenu au Conseil départemental (de même que Jessica Miquel, Nicole Quillien et Alain Toméo pour le Mirapicien) Jérôme Duroudier 1er adjoint les a accueilli en présence de Jean-Luc Torrecillas élu Lavelanétien – vice-président de la CCPO, ainsi que de Bénédicte Taurine députée ou Noredine Benali suppléant d’Alain Toméo.
Tous ont apporté le soutien des élus du Pays d’Olmes et des Pyrénées cathares au jeune Fodé inscrit à la Chambre des Métiers de la Haute Garonne pour poursuivre sa formation (mention complémentaire + brevet professionnel) avec un emploi d’ouvrier à la clé au « Paradis des gourmands ». Stéphane Racley, Patricia Hyvernat et Stéphane Evrard regrettent « le manque de considération de l’État envers ces gamins. »
Ces professionnels, rejoints par leurs syndicats patronaux dénoncent également « une vision administrative qui consiste à accueillir, protéger, former pour, au premier jour de la majorité, rejeter et expulser. D’autant » conclu Stéphane Racley « que nos métiers de bouche ou de restauration sont en tension et que nous manquons cruellement d’apprentis ».
Une pétition, signée par plus de 3 000 personnes ce dimanche, a été créée sur le site internet change.org (soutien à Fodé, Guinéen de 18 ans, titulaire d’un CAP de boulanger, menacé d’expulsion).