Depuis le début de la crise du Covid-19, avec dans un premier temps la fermeture des cantines scolaires, puis celle dans un second temps de la plupart des marchés et de toutes les structures de restauration et d’agrotourisme, de nombreuses initiatives sont nées de la créativité, de la capacité d’adaptation, de la réunion d’acteurs locaux (Ventes à la ferme, Halles Fermières, Drives fermiers,, etc.) et nous nous en réjouissons. D’autant que tant du côté producteurs que consommateurs, beaucoup de ces alternatives de circuits-courts ont été adoptées par des personnes qui auparavant n’y avaient pas recours avec un fort engouement. C’est une très belle promesse de relocalisation de l’alimentation sur le département.
Cependant, la plupart de ces nouvelles formes de commercialisation restent inaccessibles à de nombreux acteurs/trices, car dépendantes d’une communication pas accessible à tous/tes, à savoir internet et/ou téléphonie mobile (que ce soit pour des raisons techniques, zones blanches et/ou humaines). Et ce, tout particulièrement dans un département rural comme le nôtre.
Suite aux déclarations en date du 12 avril du ministre de l’agriculture, Didier Guillaume, appelant les maires dont certains n’ont pas attendus ses déclarations pour continuer les marchés depuis le début de la crise (nous les soutenons) et les préfets à rouvrir « tous les marchés en plein air et les halles alimentaires », dans le respect des mesures de sécurité sanitaires contre le Covid-19, ainsi qu’au discours du président Emmanuel Macron dans son allocution du 17 avril annonçant un déconfinement progressif à partir du 11 mai, nous demandons la réouverture de tous les marchés du département à partir de cette date. Bien évidemment, dans le cadre d’une application stricte des bonnes pratiques sanitaires. Beaucoup plus facilement réalisables sur un marché que dans les écoles ou les entreprises du BTP, entre autres.
Au-delà de l’argumentaire (ignoré par le gouvernement) déjà plusieurs fois déployé entre le deux poids, deux mesures concernant la rigueur imposée aux petits producteurs et celle beaucoup plus laxiste régnant au sein des enseignes des GMS, les marchés sont un enjeu économique vital pour de nombreux paysans/nnes et permettent le maintien d’un approvisionnement alimentaire de proximité et de qualité pour les consommateurs/trices, accessible à tous/toutes.
Continuer à ne pas tenir compte de cet enjeu revient à court-terme à mettre en péril les paysannes et paysans qui se retrouvent pour certain(e)s avec une perte très significative de débouchés locaux, et/ou avec un accroissement important du temps de commercialisation au détriment du temps de production. Et donc à moyen et long terme, un manque d’approvisionnement local essentiel à la population.