La crise sanitaire de ce coronavirus interroge notre rapport à la nature et au vivant autant qu’elle questionne sur l’affaiblissement des capacités de résilience de notre pays et de nos territoires. À l’échelle globale, la destruction méthodique de l’environnement participe à l’augmentation de la fréquence et la propagation rapide des pandémies. À l’échelle nationale, la dégradation méthodique de notre service public de santé nous rend collectivement plus vulnérables pour faire face aux épidémies et le confinement accroît les différences tant sociales que territoriales.
Les mesures sont prises au fil de l’eau par des gouvernements qui s’émeuvent peu des morts que font chaque jour dans le monde nos guerres armées ou économiques et qui ne réagissent pas avec détermination aux urgences climatique et écologique. De combien de morts par an nos besoins de pétrole, de loisirs, de tourisme, d’informatique sont-ils responsables ? Ce confinement total qu’on nous impose n’annonce-t-il pas des jours plus sombres, des pouvoirs autoritaires qui sous prétexte de nous protéger nous enferment ?!
Face à cet état d’urgence, nous, écologistes, ne baisserons pas la garde de nos convictions. Le capitalisme mondial ne doit pas sortir gagnant de cet épisode ! Nous demandons dès aujourd’hui plus de transparence dans les informations, de véritables mesures pour toutes les personnes grâce auxquelles notre pays fonctionne, un accompagnement responsable pour les personnes les plus vulnérables et des aides décentes pour toutes celles et ceux qui sont en difficultés économiques. Nous souhaitons que soit augmentée l’efficacité du confinement en généralisant la distribution de masques et en systématisant les tests de dépistage. Nous demandons que les filières d’approvisionnement de l’ensemble des besoins de première nécessité soient sécurisées et que soit promu les systèmes en circuits courts.
Il nous faudra ensuite anticiper un retour possible d’une autre pandémie notamment en créant des réserves stratégiques de matériels adapté et en mettant en place une politique de santé et de gestion de crise sanitaire à l’échelle de l’UE. Le développement de la production locale et bio tout comme la garantie de services publics qualifiés d’essentiels pour la nation devront être des priorités. Par ailleurs, une véritable politique de sensibilisation des populations aux risques majeurs devra être mise en en œuvre.
Le temps des analyses viendra et nous espérons que cette crise sanitaire, prévisible mais sans précédent, favorisera la réflexion politique indispensable pour construire une société écologiste, sociale et solidaire plus juste et désirable pour tout-es.
Nous apportons notre soutien et remercions les personnels de santé, les agriculteurs, les producteurs et acteurs locaux et toutes celles et ceux qui sont aujourd’hui chaque heure sur le terrain pour nous permettre de continuer à vivre.
Florence Cortès Porte-parole EELV Ariège