Depuis le confinement instauré le 17 mars dans le contexte de crise sanitaire, l’Assurance Maladie a observé des évolutions dans la consommation de soins, avec notamment une baisse préoccupante des soins courants en ville.
Si la baisse de l’activité a démarré dès le début du confinement, celle-ci est devenue vraiment notable depuis la semaine du 23 mars.
Une baisse notable des consultations
En Ariège, au cours des quatre semaines du 23 mars au 17 avril 2020, on observe notamment un net recul (–54 %) du nombre de consultations chez les médecins généralistes, toutes modalités confondues et ce, malgré la hausse des téléconsultations (depuis le début 2020, on est passé d’1 téléconsultation à 860 par semaine et à 1 000 pour la semaine du 30 mars). Le recul du nombre de consultations est encore plus marqué chez les médecins spécialistes, (- 79 %), si on inclut à la fois les consultations cliniques et les actes techniques.
Une baisse du recours aux soins équivalente chez les personnes fragiles en Affection de Longue Durée (ALD)
Par ailleurs, on observe que ce recul des consultations n’épargne pas les patients atteints de pathologies chroniques, alors que ce sont précisément des patients qui nécessitent un suivi régulier.
En Ariège, au cours des mêmes semaines, chez les personnes en ALD, la baisse du nombre de consultations chez les médecins généralistes était de – 48% et le recours aux médecins spécialistes a diminué de – 74 %.
Des impacts en santé publique qui exigent une mobilisation de tous
Nous ne disposons pas à ce jour d’une vision consolidée de l’impact sur la santé de la population de cette baisse du recours aux soins, mais celle-ci pourrait avoir des conséquences importantes, voire entraîner une perte de chance si certaines maladies ne sont pas prises en charge à temps, par le médecin généraliste ou par le recours aux urgences lorsque le caractère de gravité l’exige, comme c’est le cas d’un infarctus du myocarde ou d’un accident vasculaire cérébral, par exemple.
Les personnes âgées polypathologiques, notamment, doivent ainsi continuer à consulter leur médecin régulièrement. Les personnes atteintes d’une maladie chronique (diabète par exemple) également.
Les autorités de santé ont mis en place des mesures dérogatoires pour renouveler en pharmacie les ordonnances pour les traitements de longue durée mais les patients concernés doivent évidemment consulter leur médecin en cas de symptômes ou signes inhabituels.
Le suivi de grossesse, chez un gynécologue ou chez un médecin généraliste, ne doit par ailleurs pas être interrompu.
Plus généralement, ce recul de la consommation de soins implique un renoncement aux soins qui inquiète l’ensemble des acteurs, que ce soient les autorités et les professionnels de santé, comme les associations de patients.
Au niveau de l’Assurance Maladie, la Cpam de l’Ariège a envoyé un courriel à l’ensemble de ses assurés en ALD ainsi qu’aux femmes enceintes pour leur rappeler l’importance de poursuivre leurs traitements et pour leur recommander de ne pas différer leurs dépistages et vaccinations et de consulter leurs médecins autant que de besoin.