La CAPEB et la CNATP viennent de consolider les résultats d’une étude portant sur les réponses de 714 entreprises du BTP du territoire. Elle donne des éléments quantitatifs et qualitatifs fiables sur la situation, les difficultés qu’elles rencontres, les freins à la poursuite ou à la reprise d’activité.
Aujourd’hui, il y a ceux qui continuent leur activité, ceux qui l’ont arrêtée, l’ont reprise ou ceux qui envisagent de le faire et ceux qui sont toujours arrêtés.
Quel que soit la situation dans laquelle se trouve la cheffe ou le chef d’entreprise, ils se posent tous la question et leur décision repose le plus souvent sur des choix contraints plutôt qu’une stratégie choisie et partagée.
L’enquête a été menée suivant deux typologies d’entreprise :
- Sans salariés (35% des entreprises qui ont répondu)
- Avec salariés (65% des entreprises qui ont répondu)
Pour les entreprises avec salariés, 98 % ont arrêté ou réduit l’activité aux travaux d’urgence ou ne représentant aucun risque.
Les raisons de suspensions des travaux sont généralement multiples, plus de la moitié des réponses correspondent à des contraintes externes (Fermeture des chantiers par les particuliers ou les maîtres d’œuvre, approvisionnement, etc…). Elles sont 61 % à connaître une baisse de plus de 50 % de leur CA et 80 % pour des baisses supérieures à 40 %.
Pour les entreprises sans salariés 97 % ont arrêté ou réduit l’activité aux travaux d’urgence ou ne représentant aucun risque (seul sur le chantier).
Les raisons de suspensions des travaux sont également multiples, les deux tiers des réponses correspondent à des contraintes externes (Fermeture des chantiers par les particuliers ou les maîtres d’œuvre, approvisionnement, etc…). Elles sont 68 % à connaître une baisse de plus de 50 % de leur CA et 83 % pour des baisses supérieures à 40 %.
En ce qui concerne les moyens de protection (masques, gants, gel hydroalcoolique, …) , 86 % des entreprises (avec ou sans salariés) n’en n’ont pas ou insuffisamment.
Beaucoup d’entreprises jugent également très compliqué, voire impossible, de respecter à la lettre les recommandations du guide des préconisations de sécurité sanitaire sur les chantiers du BTP, sans parler des pertes de productivité journalière que ces mesures représentent. Le coût journalier supplémentaire est estimé entre 50 à 80 € par salarié. Aujourd’hui, personne ne dit qui prendra en charge ce supplément.
Les cheffes et chefs d’entreprises du secteur commencent aussi à se rendre compte que les mesures de soutien économique reposent pour l’essentiel sur les report de charges, de cotisation ou de prêt de trésorerie qu’il faudra assumer dans un proche avenir. Ils craignent, à juste titre, de ne pas être en mesure d’absorber ces dépenses dans les recettes futures et que le retard pris ne sera pas rattrapable pendant longtemps.
En effet, comment une entreprise qui n’aura pu produire que 70 ou 80 % de son exercice, pourra-t-elle assumer tous ces reports et ces trésorerie différée ? quels sera également la consommation des ménages, la capacité de l’état et des collectivités à générer des investissements susceptibles de digérer cette crise, le rythme de la reprise de la croissance ? le déconfinement entrainera-t-il, comme de nombreux spécialistes le redoutent, un rebond de la pandémie, nous renvoyant à de nouvelles périodes de confinement ou de restriction ? qui demain va payer la note fiscale de la dette ?
Voilà les vraies questions que nos collègues et nos organisations professionnelles se posent.
A ce jour, entre 40 à 50 % des entreprise envisage une reprise d’activité. Mais le constat est qu’il reste de nombreux freins à lever et notamment pour les machés privés (qui représentent 70% du CA des entreprises du BTP) un nombre important de particuliers qui restent réticents à ouvrir leur porte. Plus largement, les approvisionnement restent une préoccupation majeure et constante pour l’ensemble des entreprises. L’application des règles de sécurité sanitaire représentent pour une grande majorité un véritable casse-tête, qu’ils considèrent touts comme un vrai prise de risque.
A noter que les entreprises avec salarié sont plus nombreuses en arrêt total d’activité. De plus, les responsabilités étant plus importantes, ce sont souvent les dirigeants qui poursuivent seuls l’activité pour les travaux sans trop de risque ou d’urgence.