Bien que né en Algérie et rapatrié en 1962 dans le Tarn et Garonne, Alain Leplus se définissait comme ariégeois, ayant passé plus de la moitié de sa vie dans ce département qu’il avait choisi et qu’il aimait. Il y a quelques jours après avoir lutté contre la maladie qui ne lui donnait que 1% de chance, il décédait.
C’est en 1980 qu’il arrive en Ariège dans la vallée d’Auzat-Vicdessos pour enseigner l’éducation physique et entrainer le club de football d’Auzat. Très attaché à la ruralité et au monde agricole, qu’il a découvert dans le Tarn et Garonne, Alain Leplus à un coup de coeur pour ce fond de vallée :
« Je suis un pêcheur, un chasseur, un « champignoneur », un jardinier depuis toujours. J’ai besoin de ces éléments là pour vivre, pour m’équilibrer […] c’est pour ça qu’aujourd’hui je m’estime ariégeois et je sens bien cette force qui monte de ces racines et qui me donne cette envie de porter l’Ariège notamment dans son économie touristique » voici comment Alain se définissait devant les caméras lorsque nous l’avions rencontré lors de sa prise de fonction à l’ADT il y a quelques années.
C’est à l’annonce de la fermeture de l’usine Péchiney en 1983 qu’Alain Leplus s’engage auprès de Bernard Piquemal dans le développement local.
Il a fallu imaginer les activités qui pourraient remplacer cette activité économique. Il y a donc eu l’usine d’embouteillage d’eau et il était également question de tourisme. Mais comment développer le tourisme dans un territoire où il n’y a pas vraiment d’activités structurées malgré un environnement et un potentiel extraordinaire ?
«Il fallait créer un concept pour être connu et reconnu non seulement par les touristes mais aussi par les partenaires et les financeurs, et de là est né le concept de Station sport nature du Montcalm ».
Une vision du tourisme qui reste d’actualité et pour quelques années encore
« Le tourisme, c’est partager ce qui fait que moi je suis en Ariège » expliquait Alain Lepus, « j’aime la montagne j’aime la pêche… il faut que je partage tout ça avec les personnes qui viennent, comme j’accueille un ami. Il faut que les ariégeois soient accueillants et professionnels et en capacité de s’adapter […] et on doit les accompagner dans cette démarche ».
« Le développement de l’Ariège est l’addition du développement des différentes destinations, à l’ADT d’impulser de coordonner, de soutenir, d’aider, d’accompagner, et ce sera à chaque destination d’essayer de faire évoluer son offre sur quatre critères : la qualité des prestations, la quantité de lits marchands, le professionnalisme et la culture. » Ainsi définissait-il cet engagement qui a fait de lui le directeur du développement touristique de l’Ariège pendant plus de quatre années.
Nous l’avions croisé à multiple reprises, discret et aux cotés de son président Henri Nayrou, pour l’Ariège Terre de Trail, Ariège Qualité Outdoor, Ariégons-Nous et tissé des liens d’amitié, sa disparition nous affecte comme à beaucoup de ceux qui l’ont connu et cotoyé ces jours-ci en Ariège.
En témoignage, une vidéo de lui quelques mois après sa prise de fonction.