Henri Nayrou, Président du Conseil Départemental de l’Ariège, communique :
J’adresse mes vœux les plus chaleureux aux Ariégeoises et aux Ariégeois. Ces vœux vont d’abord vers ceux qui souffrent le plus au niveau santé, familial, emploi, pouvoir d’achat, au niveau citoyenneté aussi. Je pense aux fins de mois difficiles des salariés mais également aux employeurs souvent pris entre deux feux. Je pense à nos aînés qui subissent les effets du temps, aux jeunes sans repères, aux parents inquiets pour l’avenir de leurs enfants. Je pense enfin aux Gilets Jaunes qui ont fait sauter les digues bien-pensantes comme en mai 68.
Notre pays est aux abois. Les supposés élites qui devaient le transformer, l’ont en fait plongé dans l’abîme par leur suffisance, leur dédain et leurs certitudes. Les classes moyennes et laborieuses n’ont pas été les seules à se sentir humiliées par MM. Macron, Philippe et leurs affidés. Les collectivités et leurs élus l’ont été aussi. On nous avait annoncé des responsables aguerris issus des meilleures écoles et de la société civile, nous avons affaire à des amateurs perdus dans la tourmente car ne connaissant rien de rien à la vraie vie, celle des territoires ruraux, celle de l’Ariège.
L’avenir de notre département pour 2019 va ainsi dépendre de la situation en France, des décisions du gouvernement et des réactions des citoyens. Au Conseil Départemental de l’Ariège, nous restons nous aussi dépendants du garrot budgétaire imposé fin 2017 par ces technocrates hors-sol. Ce sont eux les coupables des restrictions d’aide aux plus nécessiteux de notre territoire en nous interdisant de faire bénéficier d’un surplus de 1,6 millions d’euros les Ariégeois les plus vulnérables.
Que vont-ils nous inventer en 2019 pour nuire aux collectivités territoriales volontiers qualifiées de dépensières ? Ah, ils ont belle mine, ces donneurs de leçons qui viennent d’amener la dette de la France à 100% de notre PIB ! Et ça ne va pas s’arranger.
D’abord, ils devront gérer les Gilets Jaunes, qualifiés par un sondeur d’irruption du peuple qui veut prendre le pouvoir. Ensuite, plusieurs des réformes macronistes seront hautement inflammables : assurance–chômage, retraites, suppression de 120 000 fonctionnaires, rien que ça… Enfin, j’ose espérer que M. Macron finira par comprendre que les élus des territoires veulent eux aussi la réussite de la France.
En Ariège, on a fait le choix d’éviter les sanctions financières à méfaits retardés, tout en maintenant l’emploi et les régimes indemnitaires de nos salariés, tout le monde ne peut pas en dire autant… On a choisi aussi de lancer entre 2018 et 2025 le chantier le plus important de la sphère publique sur notre territoire, l’installation du très haut débit pour tous. Oh je sais que cela ne résoudra pas tout de suite les problèmes des personnes actuellement en difficulté mais ce THD est incontestablement l’atout déterminant dont a besoin l’attractivité de l’Ariège de demain.
Nous avons bien d’autres projets en cours mais on les évoquera quand toutes les conditions seront réunies. Ici, on n’impose pas, on fait de la concertation, comme à Montbel.
En 2019, nous fondons beaucoup d’espoir pour la notoriété de l’Ariège : le Château de Foix va recevoir le renfort du Palais des Gouverneurs afin de doper le contenu de la visite et le nombre d’entrées. Et puis, il y aura cette nouvelle arrivée du Tour de France le 21 juillet à Foix–Prat d’Albis. Qu’il fasse beau et que les caméras de France Télévision inondent le monde entier d’images des paysages naturels intacts de nos montagnes qui se passent volontiers des donneurs de leçons et aussi des ours.
Ça coûte cher dites-vous ? Trois réponses à cela. 1, nous allons être bien subventionnés pour le château ; 2, nous sommes le 2e département le moins endetté de France ; 3, la taxe sur le foncier bâti est dans les quatre plus basses de la strate, et elle n’a pas été augmentée depuis 2010.
En Ariege, aucun des élus du Conseil Départemental n’est sorti de l’ENA, ni de la cuisse de Jupiter. Et c’est le regard clair et la main sur le cœur qu’en dépit des vicissitudes, ils vous souhaitent avec moi une très bonne année 2019.